Intervention d’Olivier Gluck au conseil municipal de Villeurbanne au sujet des cantines scolaires

Monsieur le Maire, cher-e-s collègues,

Cette délibération modifie les conditions d’admission dans la restauration scolaire. Cela va dans le bon sens. En effet, il s’agit d’élargir les critères de priorisation de l’accès à la restauration en incluant les parents isolés, les parents en formation ou en recherche d’emploi, les enfants ou parents qui connaissent un problème de santé limitant leur capacité de déplacement, les enfants dont les familles connaissent des difficultés sociales et font l’objet d’un suivi par les travailleurs sociaux.

L’élargissement des critères va permettre de diminuer les refus d’accès au service de restauration et c’est une avancée.

De fait, le nombre d’enfants refusés dans les cantines scolaires devrait diminuer.

Néanmoins, ces nouveaux critères ne vont pouvoir s’appliquer qu’aux restaurants scolaires qui peuvent augmenter leur capacité d’accueil.

Sur les 24 groupes scolaires, 9 n’ont pas de problème de capacité d’accueil, 4 n’en auront plus après l’ouverture du restaurant du Totem prévue en 2018 mais 11 groupes scolaires continueront d’être en tension. Fort heureusement la ville fait beaucoup d’efforts pour augmenter la capacité d’accueil avec la construction de nouveaux restaurants scolaires mais aussi des travaux d’extension ou les passages en self-services. Mais ces efforts auraient du commencer bien plus tôt pour non seulement permettre d’accueillir tous les enfants mais aussi éviter par exemple que des enfants d’Antonin Perrin mangent au collège Jean Jaurès ou que ceux de Rosa Parks prennent un car tous les midis pour aller manger à l’école Jean Moulin…

Rappelons qu’une proposition de loi a fini par être adoptée en juin 2016 après avoir été rejetée par le Sénat en décembre 2015. Elle dispose que :

« l’inscription à la cantine des écoles primaires, lorsque ce service existe, est un droit pour tous les enfants scolarisés. Il ne peut être établi aucune discrimination selon leur situation ou celle de leur famille. » D’ailleurs, la Constitution interdit toute discrimination dans l’accès des enfants à la cantine scolaire. Des actes stigmatisants, comme le refus d’accueillir un enfant de chômeur à la cantine, sont à présent passibles de trois ans de prison et de 45 000 € d’amende.

N’oublions pas que le déjeuner pris à la cantine est parfois le seul vrai repas de la journée pour certains enfants.

Il nous semble donc essentiel de rappeler que l’objectif que nous devons tous partager est l’accueil de tous les enfants quel qu’en soit le coût. A titre tout à fait personnel, je suis même favorable à ce que la cantine scolaire devienne un véritable service public gratuit dans le cadre d’un financement accru de l’état.

Je vous remercie pour votre attention.

Olivier Glück