Dans le Rhône comme partout ailleurs en France, il se passe actuellement quelque chose qui prend de court le gouvernement : une mobilisation sociale de masse, contre un projet de loi qui représente une attaque contre les droits des travailleurs encore plus odieuse que les précédentes.
La loi ElKhomri vise en effet à faire sauter les protections communes dont bénéficient encore les salariés, pour permettre aux entreprises de baisser leurs salaires, d’augmenter leur temps de travail ou encore de les forcer à déménager en fonction d’ « accords dérogatoires » qui n’ont d’accords que le nom au vu du pouvoir inexistant des salariés dans la plupart des entreprises !
Cette nouvelle trahison venant d’un gouvernement PS a été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres : depuis le 9 mars, les grèves et les manifestations s’enchaînent, avec jusqu’à trente mille personnes dans la rue à Lyon et un million deux cent mille à l’échelle de la France ! Les salariés se mobilisent pour défendre leurs droits, si chèrement acquis par des décennies de lutte ; les étudiants et les lycéens, qui seront concernés un jour ou le sont déjà pour certains d’entre eux, viennent leur prêter main-forte, apportant leur vigueur au mouvement.
C’est une excellente chose et le Parti de Gauche soutient depuis le début cette mobilisation : cela fait trop longtemps que les gouvernements successifs mènent une politique de destruction des droits des travailleurs. Sous couvert de « flexibilisation » ou de « baisse des coûts du travail » il s’agit en fait de donner tout le pouvoir aux employeurs dans l’entreprise et à priver les travailleurs d’une part croissante de la richesse qu’ils ont produite… Cette politique n’a abouti qu’à faire exploser le chômage et la précarité et tout le monde s’en rend compte. Ceux qui ont besoin d’un travail pour vivre, qu’ils soient salariés, chômeurs ou étudiants c’est à dire travailleurs en devenir, ont donc un intérêt commun à lutter contre cette politique au service de ceux qui vivent du capital. La mobilisation contre la loi El Khomri montre que la conscience de ces enjeux est toujours vive et qu’elle se développe ! Mieux : il y a également dans ce mouvement une prise de conscience qu’il faut aller plus loin, revendiquer plus de pouvoir et de droits pour les salariés dans leurs entreprises, un droit du travail au service des travailleurs, et que cette loi n’est qu’une pièce dans une grande machine à broyer les droits des peuples qui s’appelle le néolibéralisme. C’est pourquoi des citoyens débattent entre eux le soir depuis plusieurs semaines sur la place Guichard à Lyon pour chercher ensemble un moyen de se réapproprier la politique, pendant la fameuse « Nuit Debout ».
C’est que l’on apprend, lorsqu’on s’investit ensemble dans une lutte ! On prend conscience de nos intérêts communs, on prend conscience que nous sommes nombreux à partager les mêmes problèmes, et surtout, on prend conscience de la force que nous représentons. C’est parce qu’il craint que ce mouvement ne s’intensifie encore que Manuel Valls a déjà reculé sur certains points du projet ! Les droits que possèdent les travailleurs en France, ils les ont acquis en luttant de la même façon, il n’y a pas de fatalité.
C’est dans ce contexte qu’approchent deux dates importantes.
Le 28 avril, nouvel appel à la manifestation et à la grève, avec l’espoir que la lutte prenne une ampleur suffisante pour qu’enfin le gouvernement cède.
Le départ à Lyon est prévu à 13 heures de la Manufacture des Tabacs.
Rendez-vous du Parti de Gauche sur le pont au-dessus des voies de chemin de fer.
Le 1er mai rendez-vous à 10h30 sur la place Jean Macé, et ce sera l’occasion comme chaque année pour ceux qui défendent les droits des travailleurs de montrer qu’ils sont nombreux et déterminés.
Rendez-vous du Parti de Gauche au niveau de la station de métro, devant la mairie du 7ème arrondissement.
À ces deux dates, et à celles qui suivront, il faut que nous soyons là pour dire que nous ne voulons plus de cette politique qui ne sert que les intérêts d’une minorité, celle qui forme la classe dominante.
Et parce que c’est une minorité, nous avons le pouvoir de la faire plier si nous sommes suffisamment nombreux à nous y investir !