Projet ruineux, rejeté par les citoyens !
Située dans la vallée du Grésivaudan, au pied du mont GRANIER, Chapareillan est une commune iséroise à la limite de la Savoie qui pour la deuxième année consécutive a organisé un rassemblement international contre le Lyon-Turin. Pourquoi cette commune se mobilise-t-elle ? Tout simplement parce que le tracé du projet de ligne LGV la traverse de part en part.
Lyon-Turin, ce Grand Projet Inutile et Imposé est ruineux comme tout GPII (Grand Projet Inutiles et Imposé) qui se respecte. Mais celui-ci mérite la palme d’or en matière de gouffre financier : avec son coût global estimé de trente milliards, il est 20 fois plus cher que l’aéroport de Notre Dame des Landes ! Le Lyon-Turin sera financé par un Partenariat Public-Privé où le conflit d’intérêt et les mensonges sont rois. Actuellement son financement complet n’est pas assuré, ce qui n’empêche pas le gouvernement français d’annoncer le lancement des travaux de percement du tunnel de base pour le second semestre 2016 (57 km censés « gommer les Alpes » entre la vallée de la Maurienne et le Val de Suza).
Les citoyens ne comptent pas se laisser faire et le font savoir : 500 personnes venues de l’Isère, de la Savoie, du Rhône et même de l’Italie, où la contestation est ancienne et déterminée, ont afflué à Chapareillan pour affirmer leur refus du Lyon-Turin.
Au programme : conférences démontrant l’absurdité du projet, et dénonçant le dénigrement de la ligne existante, témoignages d’élus de toutes tendances politiques, LR compris, refusant le projet, batucada, match de « chapacatch » opposant un représentant des lobbies au héros des citoyens combatifs, concours d’affiches… Il y en avait pour tous les goûts !
Bien qu’il soit voué à engloutir trente milliards d’argent public des contribuables français, italiens et européens (150 millions le km de tunnel !), l’utilité du Lyon-Turin est difficilement démontrable autrement qu’à l’appui de mensonges grossiers.
Il ne sera d’aucune utilité pour le fret, la ligne existante Lyon-Turin, sur laquelle des travaux de modernisation ont pourtant été effectués, n’étant utilisée qu’à 17%. Un économiste nous a démontré, chiffres publiés par les promoteurs du projet à l’appui, que cette ligne permet largement d’absorber le trafic de fret susceptible de traverser les Alpes par voie ferrée.
Au niveau des voyageurs, il ne visera qu’une petite population de businessmen. Il fera gagner tout au plus 45min sur le trajet Paris-Milan si on prend en compte les arrêts indispensables pour que la ligne soit rentable. Et restera concurrencé par l’avion…
Sur le plan environnemental il s’agit de la destruction programmée de ressources hydrologiques, d’espèces protégées (pour lesquelles on propose des compensations dérisoires) et de terres agricoles.
Et pendant ce temps-là, le réseau TER de la région Auvergne-Rhône-Alpes se dégrade, avec une qualité de service parmi les plus médiocres de France pour la très fréquentée ligne Lyon-Grenoble.
Au lieu d’investir dans le maillage territorial du réseau ferré pour inciter les habitants de la région au report modal, de doubler les tronçons de la voie unique qui relie Lyon à Annecy, on dilapiderait ainsi l’argent public dans un projet inutile pour les citoyens et uniquement voué à satisfaire les appétits des banquiers voraces et des majors du BTP qui se goinfreront en exploitant des travailleurs détachés.
Fervent opposant aux GPII, et à celui-ci en particulier, le Parti de Gauche était bien là avec la présence des camarades de l’Isère, de la Savoie et du Rhône.
Nous dénonçons ces projets d’infrastructure qui sont le symbole d’un modèle socio-économique que nous condamnons.
Nous dénonçons la manipulation de la procédure d’enquête publique, le refus du débat démocratique et de la prise en compte de l’expertise citoyenne…
Comme pour Notre Dame des Landes, comme pour l’autoroute A45, nous exigeons l’arrêt de ce GPII et l’utilisation de l’infrastructure existante, qui permet de réduire dès maintenant la pollution dans les vallées alpines !