François Hollande doit entendre la colère des policiers
Depuis quelques jours, des fonctionnaires de la Police Nationale se regroupent pour manifester leur colère face aux violences dont ils sont victimes.
Nous condamnons toute tentative d’assassinat de policiers. Nous nous déclarons solidaires des policiers victimes. Les agresseurs doivent être le plus vite possible appréhendés et jugés.
Nous rappelons le droit des fonctionnaires de police et de gendarmerie à se rassembler, à se syndiquer et à revendiquer comme toutes les personnes vivant dans ce pays.
Nous condamnons l’attitude irresponsable du gouvernement qui ne prend pas la mesure de la situation des forces de police, dans laquelle les politiques de réduction des effectifs et des moyens les ont placés, de Sarkozy à Valls. Nous ne faisons pas nôtres l’ensemble des slogans entendus au cours de ces manifestations. Pour nous les revendications des fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur ne peuvent être déconnectées de la situation catastrophique dans
laquelle les gouvernements successifs ont plongé la police, la gendarmerie, les services de renseignement et le Ministère de la Justice.
Nous ne laisserons pas la droite et l’extrême-droite s’approprier, par démagogie ou intérêt électoraliste, la défense “corporatiste” de tous les fonctionnaires, et nous n’accepterons pas que les fonctionnaires de la République soient dénigrés par des propos licencieux sur leur supposée accointance politique.
A plusieurs reprises nous avons dénoncé l’usage, par les forces de l’ordre, de violences illégitimes à l’encontre de citoyens. Elles ont eu lieu dans le contexte de dispositifs policiers disproportionnés, sur ordre du gouvernement, en réponse à la juste colère des manifestants dénonçant les politiques d’austérité et la violence sociale dont nous sommes tous victimes.
Nous condamnons ce gouvernement qui tente de criminaliser depuis plusieurs années des actions syndicales et des mouvements citoyens, et nous n’acceptons pas qu’il se défausse de sa responsabilité en dénigrant la colère légitime des policiers et des gendarmes.
Il y va de l’ordre et de la sûreté de la République.