Une nouvelle année commence, une autre nous quitte ; c’est le moment où nous nous adressons chaleureusement les uns aux autres des vœux de réussite, de santé, de bonheur, tout en sachant qu’il ne suffit pas de se le souhaiter dans le monde qui est le nôtre. Nous souhaitons tout le bonheur possible pour l’année qui vient à ceux et celles qui nous lisent, et nous vous souhaitons du courage pour l’obtenir. Au-delà, nous voulons ici revenir sur l’année passée, dire ce que nous voulons pour la nouvelle et pourquoi nous aurons besoin de l’engagement de toutes les bonnes volontés disponibles pour le réaliser.
Nous ne pouvons que souhaiter une année différente de celle qui vient de s’achever. 2020 a été une année cruelle pour la grande masse des gens en France comme ailleurs : une année dans l’angoisse de perdre des proches ou sa propre vie dans la pandémie du Covid19, une année où les pouvoirs publics n’ont rien trouvé de mieux à faire que de broyer la vie sociale et culturelle sous le confinement, alors qu’elle n’est pas un luxe mais la base des sociétés humaines ; une année où commence à s’abattre sur nous la catastrophe économique et sociale qui suit la catastrophe sanitaire, avec des plans de licenciements comme nous avons pu en vivre dans le Rhône avec General Electric à Villeurbanne et les difficultés dans lesquelles sombrent de petites entreprises indépendantes contraintes de fermer. Pour autant, 2020 n’a pas été une mauvaise année pour tout le monde : dès le mois d’août, une étude montrait que la fortune des cinq cent personnalités les plus riches dans le monde avait augmenté de déjà 809 milliards de dollars, pour des gens comme le capitaliste américain Jeff Bezos de Amazon, qui ne gagnent pas ou plus cet argent par leur travail mais par leurs possessions. Il n’y a pas de « ruissellement » de ces bénéfices colossaux qui concurrencent le PIB d’États entiers, ils ne servent pas à créer de l’emploi, encore moins à l’intérêt général : ils dorment sur des comptes en banques. 2020 aura également vu une nouvelle guerre dans le monde au Haut-Karabagh et la continuation d’une guerre dans laquelle notre armée est impliquée au Mali, où de nouveau plusieurs de nos soldats sont morts au combat ; mais aussi, sur notre propre territoire, des crimes commis par des gens en quête de mort au service de fantasmes religieux et politiques, l’assassinat du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty par un djihadiste et celui de trois gendarmes par un homme menaçant sa compagne et nourri de délires complotistes d’extrême-droite. Nous voulons rendre hommage à tous ces fonctionnaires morts au service de la République.
Rien de tout cela ne s’arrangera tout seul en 2021, bien au contraire. La pandémie, la crise sociale, le terrorisme ou encore les violences envers les femmes sont permises par des choix politiques au service d’une idéologie, celle de la destruction du service public et des solidarités pour ne plus laisser aucune entrave à l’accumulation de richesses sans fin ni but par les grands capitalistes. La crise sociale s’annonce partie pour durer et les gouvernements ne cachent pas qu’ils ont l’intention de nous faire payer les mesures exceptionnelles prises dans la crise par de nouvelles politiques d’austérité ; pire, les fondements même de la démocratie sont remis en cause par la dérive autoritaire de la Vème République comme nous l’analysions ici. Il n’y a pas d’autre issue que de lutter non seulement contre ces politiques mais contre le système global qui les fait naître, dans lequel capitalisme, régime politique, productivisme et patriarcat se sous-tendent réciproquement.
Nous, Parti de Gauche, voulons non seulement lutter contre ce système mais surtout lutter pour, pour un monde où nos existences ne soient plus menacées par ce chaos. Pour nous, cela passe par le programme L’avenir en commun porté par notre camarade Jean-Luc Mélenchon en vue de la prochaine élection présidentielle, que l’on peut soutenir au sein du réseau Action populaire et du mouvement La France Insoumise, que nous avons été les premiers à porter : nous nous y investirons en 2021 et 2022 comme nous nous investirons dans les mouvements sociaux. Cependant, nous y apportons quelque chose de particulier en tant que Parti de Gauche.
Nous apportons en effet aux différents mouvements auxquels nous contribuons une vision du monde qui nous est propre, résumée par le triptyque Écologie – Socialisme – République. En effet, nous mettons en évidence le problème fondamental qui est celui de la propriété des moyens de production : pour nous, seule leur collectivisation permettra de les mettre au service de l’intérêt général pour construire une société véritablement émancipée, où nous pourrons réaliser une souveraineté populaire pleine et entière, la bifurcation écologique pour préserver notre environnement, la reconstruction de services publics de santé, d’éducation, de transport ou de sécurité, mettre fin à la pauvreté ou encore balayer le sexisme. Le Parti de Gauche est donc le lieu pour qui veut contribuer à la réflexion sur un projet de société écosocialiste, notre but final au-delà des différents mouvements auxquels nous participons et des programmes visant à le mettre en œuvre qui varient selon les contextes.
Nous apportons aussi un cadre organisationnel qui complète celui de la France Insoumise : si celle-ci permet de créer librement des groupes d’appui sans avoir besoin de s’inscrire dans le cadre d’une structure existante à l’échelle locale, les instances départementales du Parti de Gauche fournissent en revanche un cadre stable pour qui veut se concerter à cette échelle. Enfin, le Parti de Gauche représente un moyen d’échanger et nous coordonner avec les autres organisations politiques luttant pour le même idéal que nous à l’échelle internationale ; c’est à cette fin que nous organiserons prochainement les Assises internationales de l’écosocialisme, car la lutte contre la menace globale qu’est le capitalisme ne peut être qu’internationale.
Pour que 2021 et les années suivantes ne ressemblent pas à 2020, nous proposons donc à quiconque veut défendre le projet écosocialiste dans la rue et dans les urnes de s’engager à nos côtés au Parti de Gauche : dans l’affrontement qui se joue, nous avons besoin de toutes les forces disponibles.