Le 22 octobre, le Tribunal Constitutionnel polonais a restreint la pratique de l’IVG en Pologne aux seuls cas de risque mortel pour la mère, et de grossesse consécutive à un viol ou à l’inceste. La malformation du fœtus, cause de la presque totalité des IVG pratiqués, a cessé d’être reconnue comme motif légal d’avortement. Autorisé et gratuit à partir de 1956, l’avortement avait été interdit depuis 1983 dans ce pays à forte tradition catholique, sauf dans ces trois cas. Le Parti de Gauche du Rhône apporte son soutien aux Polonaises et Polonais mobilisés contre cette décision du Tribunal Constitutionnel polonais et réaffirme le droit de la femme à disposer de son corps.
Cette décision, plusieurs fois envisagée depuis l’arrivée au pouvoir en 2015 du parti conservateur Droit et Justice avait été chaque fois repoussée par une forte mobilisation populaire. La Pologne qui avait déjà une des législations les plus restrictives en matière d’avortement, s’ancre davantage dans le rang des pays européens où le droit à l’IVG n’est toléré que sous certaines conditions, et se révèle le plus souvent très difficile d’accès compte tenu de la non-gratuité et de l’insuffisance de structures où il est pratiqué. Ces restrictions obligent les femmes à avorter soit à l’étranger, ce qui est une cause supplémentaire d’injustice sociale, soit clandestinement, mettant ainsi leur vie en danger.
Depuis une dizaine de jours, la mobilisation des Polonaises et Polonais s’intensifie, tant à Varsovie – où la manifestation du 30/10 a rassemblé 100 000 personnes – et dans les grandes villes que dans les communes rurales, où le parti national-conservateur au pouvoir remporte toutes les élections avec une forte avance et où l’attachement à l’Église est le plus fort. Les revendications s’élargissent et les manifestants réclament la démission du gouvernement. Ce mouvement d’une ampleur sans précédent depuis les années Solidarnosc oblige le gouvernement à surseoir à l’application de la décision du Tribunal Constitutionnel et à en proposer un assouplissement.
A travers le monde, de nombreux pays comme les États-Unis, le Brésil, la Hongrie, s’attaquent au droit à l’avortement et s’opposent à une législation internationale dans le cadre des Nations Unies. Ce retour à des valeurs conservatrices et réactionnaires est alarmant.
Le Parti de Gauche a toujours défendu le droit à l’IVG, en France, dans le cadre de l’Union Européenne, et au-delà. En France, il milite aux côtés des organisations et associations féministes pour que ce droit soit respecté, élargi, et contre la fermeture des établissements de santé où il est pratiqué, ainsi que le non-choix de la méthode.
Le Parti de Gauche du Rhône apporte son soutien aux Polonaises et Polonais mobilisés contre cette décision du Tribunal Constitutionnel polonais qui est une atteinte au droit de la femme à disposer de son corps, et leur souhaite de sortir une nouvelle fois vainqueurs de leur mobilisation.