Soutien aux grévistes des Battières !
Suite à un cours sur la laïcité et la liberté d’expression début novembre, un enseignant en histoire-géographie dans un collège de Lyon a été agressé verbalement par un parent d’élève qui lui déniait le droit d’évoquer ce sujet pendant ses cours et lui interdisait de recommencer. C’est pourtant un cours prévu dans les programmes, que cet enseignant avait l’habitude de dispenser à ses élèves, mais qui prenait un sens tout particulier suite à l’assassinat de Samuel Paty et dans le cadre de l’hommage que le Ministère de l’Education Nationale avait demandé aux équipes éducatives d’organiser.
Reçu par l’équipe de direction du collège, le parent d’élève a refusé de présenter des excuses, et il n’a pas daigné se rendre au Rectorat d’académie où une entrevue de conciliation lui avait été proposée.
La plainte pour agression et diffamation déposée par l’enseignant a été classée sans suite.
Il n’y a eu aucune réaction suite au refus du parent d’élève de se présenter à l’entretien au Rectorat.
Et la propre fille de ce parent d’élève, surprise en possession d’un couteau dans son sac à l’intérieur de l’établissement, a été sanctionnée par une simple journée d’exclusion, sans convocation du Conseil de Discipline.
La seule suite donnée en décembre par les services de l’Education Nationale a été de muter provisoirement l’enseignant sur un poste de remplaçant rattaché à un autre établissement, et de s’engager à appuyer sa demande de mutation en fin d’année.
Comment s’étonner alors que les enseignants de ce collège se soient tous mis en grève à la rentrée de janvier pour montrer leur indignation devant cette réponse, ou plutôt devrait-on dire absence de réponse de l’institution scolaire ?
Comment ne pas mettre en parallèle les discours ministériels appelant au respect des valeurs de la République, et l’annonce en décembre par le Recteur d’académie de la mise en place d’un plan de formation « Laïcité et valeurs de la République », à l’attention de tous les personnels de l’académie ?
Les échanges autour de ces questions fondamentales sont indispensables, une Charte de la laïcité est signée par tous les élèves des établissements publics et leurs parents à chaque rentrée scolaire et elle fait l’objet de séances de travail en classe, car elle précise les règles de vie commune, et c’est une étape importante dans la formation de futurs citoyens.
Si les élèves ou leurs familles tentent de s’y soustraire ou exercent des pressions sur les enseignants, il est du devoir des équipes éducatives de les convaincre, mais il ne peut pas être question de leur céder. Et il est du devoir des services académiques et rectoraux de soutenir les enseignants.
C’est pourquoi le Parti de Gauche du Rhône est solidaire de la réaction indignée des enseignants de ce collège, et s’associe à leur demande d’une prise en compte sérieuse et appropriée de la situation.